Essai/nouvelle ???

ELLE

Après cette brutale et douloureuse rupture avec Jean Edouard, je quittais tout ce qui avait trait à ma vie parisienne. Je partais sans rien, le coeur lourd, mais paradoxalement heureuse d'avoir osé franchir le pas vers la liberté.

Je rejoignis suzette, mon amie d'enfance. Elle avait déserté Paris après le décès accidentel de Pierre. Elle s'était installée sur la côte vendéenne pour tenter de se reconstruire, se refaire une nouvelle vie.

Suzette m'accueillait toujour avec bonheur et m'entourait toujours de son affection indéfectible. Elle était d'une discrétion absolue. Avec elle, nul besoin de parler, elle comprenait tout, même la détresse dans laquelle je me trouvais après ce naufrage sentimental.

Son aide efficace me permit de trouver rapidement à me loger, un studio dans un ancien corps de ferme en pleine campagne. La propriétaire une femme sans âge à l'abord froid se présenta sans esquisser le moindre sourire. une fois le bail signé elle me tendit une main à la peau rugueuse et repartit vaquer à ses occupations. Il me restait à découvrir mon nouveau chez moi, je pris tristement possession des lieux, défis mon bagage et rangeais avec soin vêtements et vieux bouquins. Je me demandais ce que je faisais là, assise sur mon lit, à ressasser les mêmes choses, à pleurer mon bonheur perdu.

Les jours s'écoulaient sans surprises, je menais une vie sans fantaisie. J'occupais mon temps à chasser mes angoisses, à me booster, je répétais inlassablement une pensée de Marc Aurèle "Accomplis chaque acte de ta vie comme s'il devait être le dernier" Mes émotions me submergeaient; j'étais seule, désespérément seule. 

La vie continuait avec une monotonie morbide.

Au cours d'une promenade sous les mails, je fis la connaissance de Geneviève, une délicieuse vieille dame. D'emblée, je fus conquise par sa bonhomie et son charisme. Elle affichait sans complexe, ses presque soixante quinze ans et je prenais plaisir à l'observer, son visage expressif, ses petites rides, ses yeux de braise, ses lèvres qu'elle redessinait au crayon et ses cheveux bleutés coupés courts lui conféraient une allure certaine.

Elle parlait des caprices du temps, des balades qui inspirent à la fânerie. Sur un papier, elle nota son adresse et en me la donnant me fit promettre de venir prendre le thé demain à seize heures. Tout à mon étonnement, je la regardais partir à pas menus, elle m'adressa un petit signe de la main et disparue.

A suivre :

Comments

[Ambre Neige]

Ouh lala, vite, vite ! Tu vas y aller, boire ce thé avec Geneviève ? Quelle femme mystérieuse .... ! J'ai hâte de lire la suite !