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Toi, moi, nous...et les autres!!!
29 novembre 2021

Famille italienne, II

PAPA_ET_MOI_GAMINE A vu de nez je dirai que j'ai entre six et dix ans, toujours avec mon papa, nous sommes, si mes souvenirs sont bons, soit un samedi soit un dimanche.

J'aimais ces moments avec mon père, nous petit déjeunions ensemble, mon père faisait déssaler des anchois " papa Falcone" faisait griller quelques petits piments vert et préparait soigneusement de grandes tranches de pain, ajoutait un filet d'huile d'olive et disposait dessus, anchois et piments. Waou quel régal (maintenant je sais pourquoi mon estomac réclame justice). Puis, laissant ma mère et ma soeur, nous partions tous les deux nous promener et revenions à l'heure du déjeuner. Je ne voyais là rien d'anormal ...(cela viendra quelques années plus tard, comme une évidence).

Ma mère disait :

c'est çà on a chacun la nôtre !!!

La vie à la maison était modeste, seul mon père travaillait, coiffeur de métier il n'a pas trouvé de travail dans cette corporation, au retour du front, très vite il devient ouvrier métallurgiste et le restera jusqu'à l'heure de sa retraite.

Maman s'occupait de ma soeur et moi, mais visiblement cela ne la bottait pas, elle s'ennuyait, mon père lui faisait, ce que l'on appelle les trois huit à l'usine, lorsqu'il travaillait le matin, ses après midis étaient toujours les mêmes, il rentrait, dejeunait, se préparait et  rejoignait ses frères sur les terrains de boules, nan nan pas la pétanque, c'est un jeu pour les fainéants disait mon père, lui jouait à la lyonnaise, les boules beaucoup plus grosses et le jeu nettement plus long. Dans l'équipe, il était tireur. Certains dimanches de l'année,  des concours étaient organisés.

Nous menions vie qui me semblait heureuse, surtout à cet âge, on ne se rend pas compte de la lourdeur qui règne au foyer, maman riait beaucoup, trop fort, chantait aussi, dansait avec en guise de cavalier, son balai, ce qui m'amusait énormément. Nous ne manquions de rien, maman avec trois fois rien nous réalisait des festins. 

Notre logement se situait en banlieue parisienne, dans un quartier populaire, j'adorai mon quartier, très vivant, le cremier, au coin de la rue, l'épicier sur le trottoir en face du crémier; De la fenêtre de notre appartement, bien que nou pas ne soyons dans le nord, on voyait des tas de charbons et le charbonnier emplissant les sacs préparant ainsi sa tournée. Dans notre immeuble, mais rien à voir avec les immeubles d'une cité, plusieurs familles, nous étions les seuls avec un nom à consonnance italienne. C'était une copropriété donc un règlement intérieur, un jour était attribué à chaque logement pouvant ainsidisposer de la cour pour étendre son linge . Il était fréquent que ma maman retrouve son linge sur le sol, des personnes dotées d'une grande intelligence, coupaient la corde à linge. Je ne vous raconte pas les colères intérieures de ma mère. Très souvent on nous traitait de sales ritals, que l'on bouffait le pain des français, mon père, pour avoir la paix,  ne parlait à personne, d'ailleurs on disait de lui qu'il était un ours.

Les enfants n'avaient pas le droit de jouer dans la cour, alors on jouaient sur les trottoirs, sur la chaussée, aux billes, à la corde, à la marelle mais ce que j'adorai c'était le jeu " je déclare la guerre a: il y avait deux camps et on se battait.

Aussi loin que je me souvienne, j'avais une nette préférence pour mon père, il m'écoutait, nous lisions le journal ensemble, lui l'huma, moi docteur justice et pif le chien, il me disait combien il était important d'étudier, pour devenir quelqu'un que l'on respecte, l'instruction est le seul bien que l'on ne te prendra jamais, retient çà ma fille.

A la maison nous parlions français, afin que nous les filles nous puissions réussir à l'école ( ce qui était une erreur) les seules fois où la langue italienne retentissait, c'était uniquement pour que nous ne comprenions pas ce qui se disait et cela souvent en compagnie des frères de mon père.

C'est environ au milieu des années soixante, que j'ai compris, que j'ai vu que le couple de mes parents battait de l'aile, les dipustes se faisaient de plus en plus nombreuses, mon père reprochant à ma mère de mal se conduire, lui de n'être jamais là, de partager des choses qu'avec ses conards de frères et moi...des bagarres éclataient, la vaiselle volait tout azimut. Dans ces moments là, ma soeur quittait la pièce et allait se coucher, moi j'hurlais papa ne la bat pas, vient on va se promener, hélas quelquefois la gifle partait et ma mère injuriait mon père. Honteux, il me prenait la main et nous partions tous les deux faire quelques pas et espérer qu'en rentrant le calme soit revenu.

 

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Commentaires
H
J'ai croisé les doigts, j'espère que ça a marché.
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A
Comme promis j'ai pensé à toi le 3 décembre. J'espère que tout s'est passé au mieux. <br /> <br /> Je ne suis pas très présente sur le net ces jours ci mais tu vois, je ne t'oublie pas<br /> <br /> Bien chaleureusement
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A
Une pensée chaleureuse pour toi et ton mari en espérant que tout se passe très bien demain samedi…
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E
Alain<br /> <br /> En effet pas simple, d'être étranger et de rester l'étranger alors que tu as choisi de te battre pour lui et de faire tien ce pays. Pour le reste chacun fait comme il peut avec se se erreurs et se se bleus au coeur..<br /> <br /> Belle journee
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A
Évocation contrastée d'une enfance singulière.<br /> <br /> C'est toujours difficile d'être « l'étranger », d'où qu'on vienne finalement.<br /> <br /> Tout cela ne crée pas forcément les meilleures conditions pour un épanouissement auquel chacun a droit.<br /> <br /> « Pourquoi les étrangers ne sont pas comme nous… qui sommes normaux ? »<br /> <br /> Ça traverse les siècles. Pas simple l'humanité.
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